Origine de la maladie

La sclérose en plaques (SEP)

Historique de sa découverte

Le premier à avoir déceler les symptômes de cette maladie fut Jean Cruveilhier

Au XIXème siècle, on nommait cette maladie  « sclérose en taches » ou en « îles ». Le terme « Sclérose en plaques » fut utilisé pour la première fois en 1866 par A. Vulpian (Médecin français. il a découvert l’adrénaline ) Il analyse la sclérose en plaques avec son ami Charcot et ils seront publiés en 1868 . Ils se consacreront alors à l’étude de la physiologie et de la pathologie du système nerveux. Sclérose : parce que cette maladie entraîne un durcissement des tissus dans les régions atteintes du cerveau et de la moelle épinière. En plaques : parce qu’elles s’attaquent au cerveau et à la moelle épinière à plusieurs endroits. Ces médecins exerçaient au sein de l’hôpital de la Salpêtrière.

La Salpêtrière Hier et Aujourd’hui

 

L’hôpital de la Salpêtrière (photo art work : E broussolle et P.Prince 2008

1350, une ordonnance royale ordonne « que les pauvres valides fuient la ville et faubourgs de Paris, avec défense de mendier à peine du fouet et de  mise au pilori ». Dans la première moitié du XVIIe siècle l’augmentation croissante de la pauvreté, de la mendicité, du vagabondage  et de la prostitution à Paris y engendrent de nombreux vols et agressions.  Jusqu’à lors on rejetait au loin les indésirables mais à compter de cette époque on cherchera à les retenir dans des lieux fermés : l’hôpital général sera la solution. -Le 27 août 1612, Marie de Médicis fonde le « bureau et hôpital des pauvres enfermés », hôpital de la Pitié La Pitié, le Refuge, Scipion, La Savonnerie et Bicêtre sont les cinq bâtiments donnés par le roi pour enfermer les pauvres. -Avril 1656 l’état fait don de la maison de la Salpêtrière (La Salpêtrière est composée, à l’origine, par les bâtiments du petit arsenal dans lesquels on fabriquait la poudre à canon grâce à l’exploitation du salpêtre). Elle est chargée d’accueillir les femmes, jeunes filles et enfants mais aussi des couples sans ressources. -20 avril 1684, une nouvelle catégorie de la population parisienne est à enfermer : les femmes débauchées (prostituées). Cette mesure aurait été prise suite à la progression rapide de la syphilis. -1792 transformations radicales de la Salpêtrière-prison en Salpêtrière-hôpital pour le traitement neurologique des malades.

 

A cette période de nouvelles constructions transforment l’établissement. Il naitra alors plusieurs autres ailes : une apothicaire, un amphithéâtre d’anatomie, situés derrière le cimetière. Les femmes accueillies le sont désormais pour des troubles neurologiques ou de comportement qui peuvent être soignées, ce qui tranche complètement avec l’ancienne politique d’enfermement sans soins effectués.

Inauguration des nouveaux bâtiments de la Pitié-Salpêtrière le 19 mars 1913 (Cette image est dans le domaine public car elle a été obtenue en scannant ou en photocopiant l’original qui est lui-même dans le domaine public)

Le développement de la médecine devient essentiel pour faire face à une multitude de symptômes et de pathologies qui sévissent dans l’établissement. Le premier médecin de la Salpêtrière est Raymond Finot en 1691.
*Fin du XVIIIe siècle, l’hôpital devint un véritable lieu de soin.
*1794, Philippe Pinel décida de libérer les aliénées de leurs chaînes.
*1801, l’ « Hôpital général » prit le nom d’ « Hospices civils ».
*1823, la Salpêtrière prit l’appellation d’ « Hospice de la Vieillesse Femme », regroupant en réalité les « vieillardes » et les « folles »
*1882, Jean-Martin Charcot fut le premier titulaire de la « clinique des maladies du système nerveux». Au XXe siècle, la Salpêtrière devint un hôpital à part entière. L’asile d’aliénées fut abandonné en 1921 et l’Hospice en 1968. La « Nouvelle Pitié » fut reconstruite à proximité de la Salpêtrière et les deux établissements fusionnèrent en 1964.

L’hôpital de la Salpêtrière à Paris fut le berceau du génie de grands hommes  de sciences et de médecine.

Une leçon clinique a` la Salpetrière, peinture a` l’huile, André´ Brouillet, 1887, musée d’histoire de la médecine, Paris (photographie art: Pierre Prince, 2008).

Certains de ces grands hommes

1: Victor Cornil; 2: Philippe Burty; 3: Georges Debove; 4: Mathias Duval; 5: Jean-Baptiste Charcot; 6: Alix Joffroy;  7: Jean-Martin Charcot; 8: Joseph Babinski; 9: The´odule Ribot; 10: Edouard Le Lorrain; 11: Georges Guinon; 12: Albert Londe;  13: Léon Le Bas; 14: Albert Gombault; 15: Paul Arene; 16: Jules Claretie, 17: Alfred-Joseph Naquet; 18: De´sire´-Magloire Bourneville;  19: Henry Berbez; 20: Henri Parinaud; 21: Gilbert Ballet; 22: Romain Vigouroux; 23: Paul Berbez; 24: Edouard Brissaud;  25: Pierre Marie; 26: Georges-Gilles de la Tourette; 27: Charles Fere; 28: Paul Richer; 29: ‘‘Blanche’’ (Marie) Wittman; 30: Melle Bottard; 31: Melle Ecary.

Parmi eux nous retiendrons pour l’heure,  les 4 pionniers de la mise à jour et de l’étude de la sclérose en plaques

Les grands hommes qui ont contribués à la découverte de la SEP

Professeur Jean Cruveilhier

Jean Cruveilhier 1837, Estampe gravée par Nicolas Eustache Maurin né le 9 février 1791 à Limoges et mort le 10 mars 1874 à Sussac est un médecin, chirurgien, anatomiste et pathologiste -1835 le Professeur Jean Cruveilhier décrit les premières représentations de lésions de la moelle épinière et du cerveau. Ce sont ces lésions qui caractérisent  la Sclérose en Plaques. Grand observateur, c’est lui qui distingua le cancer de l’estomac de l’ulcère simple. -1835 J Cruveilhier a rapporté les premières observations sur les lésions caractéristiques de la sclérose en plaques. Ces recherches ont donné lieu à la rédaction de son ouvrage le plus connu, Anatomie pathologique du corps humain dans ces deux tomes il va mettre en forme et décrire les lésions entre autres sujets anatomiques. Il faudra cependant attendre  le 14 mars 1868, pour que le Docteur Jean Martin Charcot fasse une description claire et précise des lésions observées.

 

Jean Martin Charcot

Jean-Martin Charcot est le père du célèbre médecin et explorateur français Jean-Baptiste Charcot, auteur de campagnes et travaux océanographiques dans les régions polaires, mort en mer sur le « Pourquoi-Pas »

Docteur Jean Martin Charcot né à Paris le 29 novembre 1825 et mort à Montsauche-les-Settons le 16 août 1893, est un clinicien et neurologue français, professeur d’anatomie pathologique.Il était essentiellement neurologue. C’est en tant que neurologue qu’il s’occupait de la physiologie de l’hypnotisé, de ses mouvements, de ses réflexes.

Il fut l’un des plus illustres médecins français de la fin du XIXe siècle.  Grâce à son esprit d’observation  il orienta la médecine mentale. Il reste le précurseur de la psychopathologie : (étude raisonnée des troubles mentaux ou psychologiques et des troubles comportementaux). Il rénova, entre autre, la pathologie nerveuse.

Alors que Charcot enseigne l’anatomie pathologique à l’Université de Paris (1860-1893), il est nommé en 1862 à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris, il y restera plusieurs années et il ouvre en 1882 une clinique basé sur la psychopathologie qui allait devenir la plus grande clinique neurologique d’Europe. Professeur réputé, il attira des étudiants du monde entier. Le plus célèbre Freud, en 1885. Sa contribution à l’étude de la physiologie et de la pathologie du système nerveux devient incontournable. On doit à J.M Charcot notamment la description de la sclérose en plaques et de la sclérose latérale amyotrophique (caractérisée par une dégénérescence progressive des neurones moteurs (voie finale de tout acte moteur)) dite : maladie de Charcot.

Sous son influence la maladie mentale commence à être systématiquement analysée ainsi que l’hystérie à l’étude de laquelle il se consacra à partir de 1870. Il distingue l’hystérie des autres affections de l’esprit. Il demeure convaincu que la cause fondamentale de l’hystérie réside dans une dégénérescence, d’origine héréditaire, du système nerveux. Excellent conférencier et écrivain, il est élu membre de l’Académie de médecine en 1873 puis de l’Académie des sciences en 1883. Son ouvrage le plus important est le recueil de ses Leçons sur les maladies du système nerveux faites à la Salpêtrière.Fondateur avec Guillaume Duchenne de la neurologie moderne est l’un des plus grands cliniciens français.  On créera pour lui en 1882, la première chaire mondiale de neurologie.

Docteur Pierre Marie

Portrait de Pierre Marie (BIU Sante). Pierre Marie né le 9 novembre 1853 à Paris et mort le 14 avril 1940 à Cannes.  Il est, médecin  neurologue, à l’origine de la découverte de plusieurs pathologies cliniques comme : – En 1886 : l’atrophie musculaire progressive et  la spondylarthrite ankylosante. Ces découvertes lui valent une réputation internationale. À la clinique neurologique de la Salpêtrière, il succède en 1917 à Dejerine à la Chaire inaugurée par Jean-Martin Charcot. A la fin du XIXème siècle, suite à ses recherches, ce neurologue (dont J.M Charcot fut le maitre) émettait et démontrait la possibilité d’une origine infectieuse de certaines maladies du système nerveux comme : -la sclérose en plaques, – l’épilepsie, -l’hémiplégie, – la paralysie infantile. Il défendait la thèse suivante : la maladie est le résultat tardif d’une maladie infectieuse banale de l’enfance. Cette analyse est toujours d’actualité dans les recherches sur la SEP.

 

Edmée Félix Alfred Vulpian  

Né le 5 janvier 1826 à Paris – Décédé le 18 mai 1887 à Paris

Physiologiste et neurologue français œuvrant à la Salpêtrière.

1859 il a l’idée de cultiver des cellules animales. Elles ne se reproduiront pas mais grâce à cette étude il va démontrer la capacité de survie des ces cellules en dehors de l’organisme.

1864 il remarque que les patients atteints d’un ictus apoplectique (accident vasculaire cérébral) ont la tête et les yeux tournés du côté opposé à leur hémiplégie. Ce signe classique est nommé «  loi de Prévost-Vulpian ».

1868 il décrit la sclérose en plaques avec Charcot à la Salpêtrière (hôpital de l’Assistance publique ). Ils se consacreront à l’étude de la physiologie et de la pathologie du système nerveux.  Ils étudieront également  la dégénérescence et la régénération du système nerveux. Il apporte une vision plus moderne sur  la neuropathologie. La neuropathologie permet le diagnostic et le traitement des affections rencontrées dans les domaines de la neurologie, la neurochirurgie et  la psychiatrie. Leur entente et leurs buts communs sont : l’observation et la description précise des altérations morphologiques observées dans les maladies du système nerveux et des muscles.

1876, il ouvre de nombreux laboratoires.

Hypothèses évoquées, retenues et étudiées Pour la sclérose en plaques

*Le principe de l’auto-immunité (1933)

                                               *L’implication d’un virus (1940)

                                               *L’influence sur le déroulement de la maladie, de l’anxiété et des   agressions psychologiques (thèse américaine)

                                              *La répartition géographique de la SEP (épidémiologie)

                                              *L’incidence d’un rétrovirus (nouvelle classe de virus parasitant le système nerveux) propre à la sclérose en plaques.

                                              *Dans les années 60, le Professeur François Lhermitte,  le Docteurs Jean Roux Delimal et Edmond Schuller on décidés de mettre en avant la Sclérose en Plaques devant l’opinion et les pouvoirs publics. * Mars 1969 l’Association pour la Recherche sur la Sclérose en Plaques (ARSEP) est fondée afin  d’apporter une aide financière privée aux chercheurs.